SOMALIE: LES FEMMES INGÉNIEURES DÉFIENT LES STÉRÉOTYPES


A Mogadiscio, des femmes, ingénieures ont décidé de saisir leur chance et travaillent d’arrache-pied, pour superviser des ouvriers masculins, parfois deux fois plus âgés qu’elles.

A Mogadiscio, le secteur de la construction est en plein essor. Des femmes, ingénieures, comme Faduma Mohamed Ali, ont décidé de saisir leur chance et travaillent d’arrache-pied, pour superviser des ouvriers masculins, parfois deux fois plus âgés qu’elles. 

Tout en restant humbles, ces somaliennes ont décidé de casser les codes de ce pays conservateur.

« À la faculté de génie civil, nous n’étions que deux femmes, moi et Sadia (une autre étudiante, ndlr), mais tous les autres étudiants étaient des hommes. Qui plus est, lors de notre inscription à l’université, nous n’étions que deux femmes dans ce domaine. Nous avons été les premières ingénieures civiles à être diplômées de notre université », explique Fathi Mohamed Abdi. 

Faduma Mohamed Ali semble être à l’aise sur le chantier, mais avec les autres femmes travaillant sur ce projet, elles ont tout de même du s’imposer, et faire face à la stigmatisation sociale, et à tout type de harcèlement au travail.

Elles n’ont malgré tout jamais douté de leur choix de carrière.

Même si en Somalie, de nombreux parents désapprouvent le fait de voir leurs filles collaborer avec des hommes, les mentalités évoluent et certains ouvriers, comme Omar, y trouvent leur compte : « Lorsque je travaillais avec des ingénieurs masculins, les opportunités de travail n’étaient pas très nombreuses. Depuis que je travaille avec cette femme, Fathi, mes revenus ont augmenté et j’aide mes enfants et mes parents. Je conseille aux femmes somaliennes de se lancer dans le génie civil pour que je puisse gagner plus en tant qu’ouvrier. »

Avec l ’amélioration de la situation sécuritaire suite à l’offensive militaire lancée depuis un an par le gouvernement contre les islamistes radicaux shebab ; Hassan Mohamed Jimale, maire adjoint en charge des affaires publiques de Mogadiscio, a déclaré que les autorités souhaitent voir davantage de femmes sur le marché du travail.