Traiter les causes des famines pour mieux les éviter


La DW en parlait sur ce site et à la radio ces derniers jours : l’Afrique est menacée par un nouveau risque de famine, en raison de la sécheresse mais aussi de l’invasion russe en Ukraine qui réduit les livraisons de céréales et d’engrais.

« Traiter les causes réelles »

Le changement climatique aggrave cette tension sur les ressources et provoque même déjà des conflits entre agriculteurs et éleveurs, comme c’est parfois le cas dans le Sahel. Ce mardi 7 juin, sur les antennes de la DW, Patrick Youssef, le directeur Afrique du Comité international de la Croix-Rouge, le CICR, alerte une nouvelle fois sur les risques de nouvelles famines. Il rappelle la crise de 2007, « avec un impact assez fort de la sécheresse dans la Corne, des inondations à Gao, au nord du Mali, Niamey sous l’eau pendant plusieurs mois ». Il insiste : il faut « traiter les causes réelles », pour éviter les problèmes en amont.

Patrick Youssef revient également sur les conflits entre éleveurs et agriculteurs autour des ressources. « Si vous prenez le Burkina Faso, le Mali et le Niger, on se retrouve aujourd’hui avec plus de gens qui vivent dans un périmètre beaucoup plus limité », explique-t-il. « Une grande partie du territoire est contrôlée par des groupes armés et est théâtre de guerre et, dans le même temps, certains régions sont devenues inhabitables ». En cause : la désertification, les inondations graves… « Les tensions intercommunautaires entre éleveurs et agriculteurs, ne font qu’accentuer cette fragilité », estime-t-il.

L’Afrique émet peu de gaz à effet de serre

Le directeur Afrique du Comité international de la Croix-Rouge rappelle la responsabilité de tous dans cette crise. « Le continent africain est malheureusement la victime du changement climatique », insiste-t-il. « Le continent, en termes d’émissions, est le plus faible et ne contribue pas justement à cette croissance de fragilité au niveau mondial. » Des affirmations confirmées par les experts. Selon l’ONU, le continent ne contribue qu’à hauteur de 4% au total des émissions mondiales de gaz à effet de serre au niveau mondial. Il est pourtant l’un des continents les plus touchés par les conséquences du changement climatique.