C’EST PROUVÉ : ON TRAVAILLE VRAIMENT MOINS BIEN L’APRÈS-MIDI


Vous connaissez ce sentiment… Mais si, juste après le déjeuner. Ce moment de somnolence qui vous empêche de vous concentrer et d’être productif. Il n’y a pas une personne dans le monde du travail qui n’ait pas eu, à un moment ou un autre, ce fameux petit coup de pompe de l’après-midi.

Peut-être, pensez-vous à toutes les fois où vous n’avez rien fait le vendredi, ou ces longs moments passés à regarder par la fenêtre en attendant la fin d’une réunion.

Il semble que la science vient de prouver que ce sentiment n’est pas une simple impression : tout le monde souffre d’une période où il n’est pas productif l’après-midi.

On est moins actifs et plus susceptibles de faire des erreurs dans l’après-midi. Le vendredi est une journée encore plus compliquée, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université A&M du Texas.

Pas facile, surtout le vendredi

Le vendredi après-midi représente en fait le point le plus bas de la productivité des personnes actives, selon un communiqué de presse sur les nouvelles recherches menées par Texas A&M… Mais pourquoi ?

Les données d’utilisation des ordinateurs de 789 personnes travaillant dans un bureau entre janvier 2017 et décembre 2018 ont été analysées par les chercheurs via une nouvelle méthode de collecte des données.

Ces données fournissent des informations générales très précieuses et novatrices sur la productivité des employés. Elles proviennent de l’une des plus grandes entreprises énergétiques de l’État du Texas.

Les études précédentes dans ce domaine se basaient généralement sur des statistiques autodéclarées. Ainsi, cette nouvelle étude est novatrice parce qu’elle a utilisé une méthode différente.

Pour tirer des conclusions basées sur des données concernant la productivité sur le lieu de travail, les chercheurs de Texas A&M ont utilisé des mesures informatiques qui détaillent les tâches effectuées.

Les études précédentes étaient subjectives et intrusives

Mark Benden, professeur à Texas A&M, explique : « La plupart des études sur la productivité des employés s’appuient sur les déclarations des employés, les évaluations des superviseurs ou la technologie portable, mais ces méthodes peuvent être subjectives et invasives. »

Benden a expliqué comment lui et ses coauteurs ont utilisé « la vitesse de frappe, les erreurs de frappe et l’activité de la souris pour obtenir des données objectives et non intrusives sur les habitudes de travail à l’ordinateur. » Benden est l’un des co-auteurs de l’étude et est également professeur au département de l’environnement et de la santé au travail de Texas A&M.

L’idée selon laquelle les après-midi sont des périodes de baisse de productivité et d’augmentation des erreurs est fondée. Benden et ses collègues chercheurs ont comparé les données de différents jours et heures afin de tirer leurs conclusions.

Le Dr Taehyun Roh, co-auteur de l’étude et professeur au département d’épidémiologie et de biostatistique, explique : « Nous avons constaté que l’utilisation de l’ordinateur augmentait au cours de la semaine, puis chutait de manière significative le vendredi. »

Pic d’activité du lundi au jeudi

Le Dr Roh poursuit : « Les personnes tapaient plus de mots et avaient plus de mouvements de souris, de clics de souris et de défilements tous les jours du lundi au jeudi, puis moins de cette activité le vendredi. »

C’est l’après-midi qu’il y a le plus d’erreurs et que les pertes de productivité sont les plus importantes, explique le Dr Roh. Cette constatation s’inscrit dans la droite lignée d’autres recherches sur le sujet. De plus, ajoute-t-il, le vendredi après-midi compte les pires données recueillies par l’équipe.

Pour adopter des modalités de travail plus appropriées qui seraient bénéfiques à la fois pour les employés et les employeurs, les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue PLOS ONE et, selon les auteurs de l’étude, sont très importants.

Benden explique, dans une déclaration citée dans le communiqué de presse de Texas A&M : « D’autres études ont montré que les personnes qui travaillent à domicile ou qui ont moins de jours de travail sont moins stressés par les trajets, les politiques sur le lieu de travail et d’autres facteurs, et sont donc plus satisfaites de leur travail. »

Benden conclut : « Ces arrangements permettent aux employés de passer plus de temps avec leur famille et de réduire ainsi les conflits entre le travail et la famille. Cela leur laisse également plus de temps pour faire de l’exercice et s’adonner à des activités de loisirs, dont il a été démontré qu’elles améliorent la santé physique et mentale. »