REFUSER UN SAC PLASTIQUE


Environ 300 millions de tonnes de sachets plastiques sont produites chaque année dans le monde, à raison d’environ 30 kg par personne ! Par exemple, la ville de Lomé (Togo) représente à elle seule une utilisation de près de 3 milliards de sacs d’emballages par année. Sachant qu’un sac plastique met entre 500 et 1000 ans à se dégrader, il est temps de réagir.

Ai-je vraiment besoin d’un sac plastique ?

Entre le sac plastique jetable classique, un cabas réutilisable en plastique, un sac papier et un sac biodégradable à base d’amidon de maïs, le cabas réutilisable est toujours préférable aux autres si on l’utilise plus de 4 fois.

L’Afrique, victime d’un accroissement anarchique des sachets plastiques, prend elle aussi les mesures nécessaires. En effet, il n’est pas rare de voir les sachets plastiques boucher les sorties d’égouts et engendrer des inondations, des arbres décorés par des sacs pendant à leurs branches, des bovins mourant après avoir ingurgité des sachets plastiques, sans parler des émanations de fumée des sachets que l’on brûle un peu partout, qui produisent encore plus de gaz à effet de serre etc.

Le sachet plastique, s’il n’est pas nocif à la santé humaine au simple contact, il peut l’être en cas d’ingérence. Or, si les zébus consomment énormément de plastiques, nous, les hommes qui allons manger du zébu, consommerons aussi du plastique, car la toxicité augmente plus on monte sur la chaîne alimentaire …

Par ailleurs, le plastique est de plus en plus produit à base d’additifs chimiques (pour la résistance, la souplesse etc.) toxiques à la santé humaine.

Les molécules de ces additifs sont si infimes qu’elles peuvent pénétrer dans nos cellules et agir en perturbatrices endocriniennes, causer des troubles de la reproduction, polluer nos nappes phréatiques etc.

Même si la situation s’est nettement améliorée ces dernières années, en particulier dans les grandes et moyennes surfaces, il n’en demeure pas moins que chaque année, de nombreux commerces continuent de distribuer gratuitement des sachets plastiques à leurs clients.


34 pays africains

Dans le monde, 127 pays disposent déjà d’une législation régissant d’une manière ou d’une autre l’usage des sacs en plastique, selon le PNUE. Parmi eux, 91 pays, dont 34 en Afrique et 29 en Europe, en interdisent ou limitent la production, l’importation ou la distribution commerciale.

Le Rwanda, où les sacs en plastique sont bannis depuis plus d’une décennie, est considéré comme l’une des plus grandes réussites. Mais le Rwanda avait l’avantage qu’on n’y fabriquait pas beaucoup de plastique quand l’interdiction est entrée en vigueur. Les pays disposant d’industries de fabrication ou d’importation du plastique ont eu plus de mal à mettre en oeuvre ces mesures, car elles ont de fortes répercussions sur l’emploi.

Au Kenya, ça a très bien marché. Malgré tout, il y a encore du plastique qui entre clandestinement depuis les pays voisins comme l’Ouganda. L’interdiction au Kenya, entrée en vigueur en 2017, imposait des sanctions particulièrement sévères, avec des amendes pouvant atteindre 38 000 dollars (34 000 euros) et des peines d’emprisonnement allant jusqu’à quatre ans pour l’utilisation des sacs en plastique. Mais dans la réalité, si de nombreuses personnes ont été arrêtées au Kenya, très peu sont ceux qui se sont vu recevoir des amendes ou infligés des peines de prison.

Près de 300 millions de tonnes de plastique sont produites annuellement dans le monde, et 5 000 milliards de pièces de plastique flottent dans les océans, ont estimé des scientifiques.


Cas du Sénégal

Pour ne pas subir davantage les conséquences de cette pollution déjà visible dans tout le pays, le Sénégal a voulu mettre un frein à travers la loi 2020-04 du 30 décembre 2019, complétant la loi de 2015 qui présentait ‘’beaucoup de lacunes’’.. Afin de boucher les failles de la précédente législation, la nouvelle loi interdit toute fabrication, vente et utilisation de produits plastiques. Le périmètre d’interdiction est donc beaucoup plus large.

Ainsi, les plastiques à usage unique et non essentiels sont prohibés. L’Etat exige des industriels qu’ils proposent des alternatives à la place. De ce fait, les gobelets, les assiettes plastiques jetables utilisées lors des cérémonies, les sachets d’eau, les pailles (pipettes) sont autant d’objets appelés à disparaitre du quotidien des Sénégalais.

De même, les sacs plastiques sortis de caisse sont bannis, quelle que soit leur épaisseur. Obligation est aussi faite aux fabricants d’incorporer des matières recyclables dans le plastique, sans oublier une taxe imposée sur les matières non recyclables. Autant de mesures qui ont pour objectif d’éradiquer la prolifération des déchets plastiques.

Au finish, la seule exception sur l’interdiction concerne les petits sachets utilisés pour les dosettes. Il s’agit des sachets destinés à conditionner des cacahouètes, du vinaigre, du café, du lait en poudre… vendus au détail. La loi les considère comme des sacs plastiques destinés à protéger des denrées alimentaires pour leur transport du producteur ou du vendeur au consommateur.


Pourquoi certains pays peinent à bannir les sacs plastiques ?

Pour le moment, seul le Rwanda et l’Afrique du Sud arrivent à interdire totalement les sacs plastiques. Au Burkina Faso et au Rwanda, des peines de prison sont annoncées pour tous ceux qui ne respectent pas la loi sur l’interdiction. Tandis que dans un pays comme le Cameroun, seules la saisie et la destruction des emballages sont prévues. Cette option ne porte apparemment pas de résultat positif. La sanction serait elle la meilleure façon de respecter la loi ?

Une des causes de l’échec viendrait aussi du fait que la population a encore du mal à distinguer « biodégradable » et « non biodégradable », il faudrait donc se concentrer sur l’information et la sensibilisation. Les États devraient mettre en place un système de contrôle et de répression afin d’être efficaces.


Lorsqu’un vendeur ou un caissier propose un sac plastique, il est préférable de le refuser. On peut également expliquer le motif de votre refus en une phrase : les sacs plastiques sont très polluants pour l’environnement, ils dégradent nos paysages, tuent les animaux qui les mangent, consomment des ressources naturelles comme le pétrole et ne sont pas dégradables !

 

 

2020 | Par Samira Konté