CONTAMINATION DES LÉGUMES AUX PESTICIDES ET VIRUS


Les populations sont de plus en plus inquiètes de la présence de résidus de pesticides dans les fruits, les légumes ou les céréales. Dans les pays en voie de développement, la sécurité alimentaire étant encore un but à atteindre, les populations se préoccupent très peu de la contamination éventuelle des aliments qu’elles consomment quotidiennement. Le problème est beaucoup plus exacerbé du fait que les populations ignorent totalement les conséquences de la présence de pesticides dans les aliments. C’est là que nos Etats devraient jouer leur rôle régalien en prenant des mesures tendant à préserver les populations.

Dans le domaine alimentaire, les nouveaux modes de culture ne sont pas sans conséquences sur les terres et la biodiversité.

Il a fallu produire des pesticides, des engrais, des engins agricoles pour les mettre en oeuvre. Tout cela avait pour objectif d’atteindre la sécurité alimentaire et proposer des aliments « bon marché ».


Le glyphosate est une molécule chimique commercialisée par la firme américaine Monsanto depuis 1974. Principalement utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les mauvaises herbes,il constitue à ce jour le désherbant le plus vendu au monde. Assez connue sous le nom de Roundup, le glyphosate est beaucoup utilisé dans les fermes africaines malgré le fait qu’il soit révélé dangereux pour la santé. En effet, en mars 2015 le glyphosate a été classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CICR) comme étant un « cancérogène probable pour l’homme ».

Ainsi, les grands groupes ont incité les paysans à utiliser massivement les pesticides sans véritable contrôle et sans formation préalable des paysans.

Aujourd’hui, l’opinion publique s’inquiète de plus en plus de la contamination des aliments, notamment par les pesticides.

Nous n’avons de cesse de nous interroger sur l’exposition alimentaire réelle à laquelle une personne, particulièrement un enfant, est soumise durant une journée.

  • A combien de substances chimiques différentes sommes-nous exposés chaque jour à travers notre alimentation ?
  • A quels types de substances ?
  • Les seuils fixés par les agences officielles sont-ils respectés ?
  • Combien de substances soupçonnées être cancérigènes et/ou perturbant le système endocrinien, ingérons-nous de manière quotidienne ?

En 2017 une ONG dénonce l’exportation par la Suisse d’atrazine, un pesticide dangereux et interdit en Europe, vers des pays en développement. La France est elle aussi pointée du doigt.

D’après une étude récente effectuée en Europe, en 24 heures, un enfant est susceptible d’être exposé, uniquement par son alimentation, à des dizaines de molécules chimiques soupçonnées être cancérigènes ou encore des perturbateurs endocriniens. On retrouve notamment 42 substances différentes classées cancérigènes possibles ou probables, 5 substances différentes classées cancérigènes certaines. Ces 47 substances représentent en tout 89 résidus ingérés dans la journée.

La situation est catastrophique à Dakar, le taux résiduel de pesticides dans les fruits et légumes des marchés de Tilène, Castor, Syndicat et Thiaroye est 5000 fois plus élevé que la norme. Si des solutions vigoureuses et durables ne sont pas prises, nous courons un risque énorme pour les générations futures.

Aujourd’hui, il faut reconnaître que notre jeunesse connaît des mutations qui pourraient avoir comme origine cette consommation abusive des résidus de pesticides dans notre alimentation.

Devant l’ampleur des résultats, ne devrons-nous pas mettre en place des magasins bios ?


Au Burkina Faso, l’historique de la forte utilisation des pesticides remonte à la décennie 1960-1970 à l’issue des activités de la Compagnie française de développement textile (CFDT) devenue plus tard la Société burkinabè des fibres et textiles (SOFITEX). Depuis, son utilisation n’a cessé de croître. Selon des chercheurs, le taux d’accroissement de l’utilisation des pesticides atteint 11 % par an au Burkina Faso.

CONSEILS POUR ÉVITER LA CONTAMINATION PAR LES PESTICIDES
  • Consommer des produits issus de l’agriculture biologique
  • BIEN NETTOYER (jusqu’à plusieurs fois) ses fruits et légumes avant de les consommer
  • Consommer des fruits et légumes de saison
  • Privilégier les produits locaux
  • Éviter les plastiques alimentaires

Par Samita Konté / Src: Mag VIE N° 21