TÉLÉPHONE PORTABLE ET FERTILITÉ MASCULINE


Mettre le téléphone dans la poche, ces messieurs sont nombreux à le faire. Pourtant, ce geste banal pourrait bien altérer leurs capacités à se reproduire. Une étude vient encore une fois de le démontrer : les ondes électromagnétiques et la chaleur qu’émettent les téléphones portables altèrent la qualité des spermatozoïdes. C’est peut-être un rangement pratique, mais c’est un ennemi de la fertilité masculine : les portables dans les poches avant réduisent la mobilité et la viabilité du sperme.

Aujourd’hui, de plus en plus de couples rencontrent des difficultés à avoir des enfants. Dans 30% des cas, il s’agit d’infertilité masculine. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de ce phénomène, mais d’après une nouvelle étude, le téléphone portable pourrait y jouer un rôle.

Le voisinage des parties intimes masculines avec le téléphone portable, rangé dans les poches (avec les clés et le portefeuille), fait disjoncter les spermatozoïdes. Une étude parue dans la revue Environment International fait une compilation de toutes les publications parues sur le sujet. Le constat est sans appel : les ondes émises par les téléphones portables, même dans la poche, porte atteinte à la qualité du sperme.

Les chercheurs de l’University of Exeter, au Royaume-Uni, sont arrivés à ce résultat en analysant 10 études sur la qualité du sperme, basées sur 1 492 échantillons de sperme.

Les ondes électromagnétiques appauvriraient le sperme à deux niveaux : elles réduiraient de 8 % la mobilité des spermatozoïdes et elles affecteraient leur viabilité (durée de vie) de 9 %.


PARTICULARITÉ DES TESTICULES

La spermatogenèse ( fabrication des spermatozoïdes) ne peut se faire qu’à une température de 33-35°c inférieure à la température interne des mammifères. Ceci explique que tous les mammifères (animaux à sang chaud) ont « les testicules pendantes », résultat d’une adaptation pour maintenir la spermatogenèse au cours de l’évolution, qui a dû accompagner l’apparition sans doute progressive de l’homéothermie (capacité des animaux dits à sang chaud de maintenir une température proche de 37°C quelle que soit la température extérieure).

Lors de la formation du foetus, les testicules se forment à l’intérieur du corps, et « descendent » progressivement au cours de l’embryogenèse. La cryptorchidie, littéralement testicule caché, correspond à un arrêt de la migration d’un ou deux testicule(s) qui reste(nt) dans l’abdomen.

Cette adaptation a un coût, celui d’exposer le testicule à toutes sorte d’accidents, voire de mutilation (eunuque), au cours de l’existence. La tuyauterie est d’ailleurs compliquée, les spermatozoides, au cours de leurs trajet, remontent dans l’abdomen, se mélangent au liquide séminal secrété par la prostate (qui elle est restée dans l’abdomen) et sont éjectés par le pénis. Pour les mammifères marins des régions polaires, c’est encore plus compliqué !!!! L’ovulogenèse se fait très bien à 37°C, les mammifères femelles ont pu garder leurs ovaires bien protégés à l’intérieur de l’abdomen.


9 % DE VIABILITÉ DU SPERME

Difficulté à concevoir, baisse de la qualité du sperme, infertilité… Tous ces éléments semblent de plus en plus fréquents. Y aurait-il un rapport avec les radiations électromagnétiques en radiofréquence qu’émettent les téléphones portables ? C’est la question que se sont posée les chercheurs de l’unité Biosciences à l’université d’Exeter. « Au vu de la large échelle à laquelle les mobiles sont utilisés dans le monde, le rôle potentiel de cette exposition environnementale doit être clarifié », établit le Dr Fiona Mathews, co-auteur de l’étude. Pour cela, elle a passé en revue 10 études incluant 1 492 échantillons de sperme.

La fertilité des participants est évaluée de trois manières différentes : la motilité, capacité des spermatozoïdes à se mouvoir vers l’ovule, la viabilité, proportion de spermatozoïdes en vie, et la concentration, nombre de spermatozoïdes par unité de sperme. Dans les groupes de contrôle, 50 à 85 % des spermatozoïdes présentaient une motilité normale. Cette proportion chute de 8 % chez les hommes exposés aux ondes des téléphones portables. Les appareils mobiles ont un effet similaire sur la viabilité du sperme, qui recule de 9 %. L’impact sur les concentrations de spermatozoïdes par unité de sperme reste flou.

Le Dr Fiona Mathews, auteure de l’étude, tient à rassurer les hommes qui mettent souvent leur portable dans leur poche de pantalon : « Il n’est pas nécessaire de paniquer. Toutefois les hommes sujets à des problèmes d’infertilité potentiels doivent tout de même considérer ce facteur de risque aggravant ».