FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE, LES PAYSANS AFRICAINS VONT DEVOIR REPENSER LEURS CULTURES


Les petits exploitants agricoles du monde entier vont devoir investir et repenser leurs cultures face au changement climatique en délaissant notamment le maïs, gourmand en eau, souligne, mercredi 27 octobre, le Fonds international de développement agricole (FIDA) dans un zoom sur huit pays africains.

Plusieurs « cultures de base dans huit pays africains pourraient diminuer jusqu’à 80 % d’ici à 2050 dans certaines régions si les températures continuent d’augmenter en raison du changement climatique », met en garde cette institution spécialisée des Nations unies. « Cela pourrait avoir des conséquences désastreuses en matière de pauvreté et de sécurité alimentaire, à moins de débloquer en urgence des fonds pour aider les fermiers vulnérables à adapter leurs cultures et leurs méthodes », ajoute le FIDA.

A quelques jours de l’ouverture de la COP 26 en Ecosse, l’organisation plaide pour augmenter significativement les investissements destinés à financer l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement.

« L’adaptation est vitale »

Le FIDA a financé la réalisation par l’université du Cap (Afrique du Sud) de huit analyses du risque climatique dans autant de pays africains (Angola, Lesotho, Malawi, Mozambique, Ouganda, Rwanda, Zambie, Zimbabwe). Ces huit Etats sont « très différents : sans accès à la mer, côtiers, montagneux ou semi-arides », mais les perspectives sont « sombres » pour tous, est-il souligné. Entre 2040 et 2069, les températures sont attendues en hausse de 2 °C voire plus, jusqu’à 2,6 °C dans certains endroits. Dans le même temps, les précipitations vont devenir plus rares et erratiques, « avec des inondations menaçant les cultures et la stabilité des sols ».

Dans ce contexte, « l’adaptation est vitale ». Des cultures s’en sortiront mieux, comme le manioc, l’arachide, les haricots, le sorgho et le millet, précise le rapport. « Planter des cultures alternatives n’est toutefois pas une solution rapide », d’autant que les foyers pratiquant une agriculture vivrière ont souvent des « préférences fortes » quant aux plantes qu’ils cultivent et qui entrent directement dans leur alimentation. Quant au maïs, mieux vaut privilégier les variétés à maturation précoce pour limiter les risques de perte de récolte.

Tous ces changements impliquent d’importants investissements en techniques, semences et formation, est-il relevé. Le rapport rappelle qu’avoir des outils pour transformer les récoltes, par exemple en farine ou chips de manioc, présente l’avantage d’éviter que les cultures ne se gâtent, tout en augmentant potentiellement les revenus des fermiers.