TERRES RARES : LES RÉSERVES MONDIALES, DE LA CHINE À L’AFRIQUE


Les terres rares, qu’est-ce que c’est ?

Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides. Ces matières minérales aux propriétés exceptionnelles sont utilisées dans la fabrication de produits de haute technologie. Avec le boom du numérique et des nouvelles technologies vertes, aujourd’hui, à l’échelle de l’économie mondiale, les terres rares sont considérées comme des métaux stratégiques. Problème : l’extraction et le traitement des terres rares polluent et produisent des déchets toxiques.


D’où viennent les terres rares ?

Contrairement à leur nom, ces métaux ne sont pas si rares : certains, comme le cérium, sont aussi répandus dans l’écorce terrestre que d’autres métaux plus usuels comme le cuivre. C’est un Suédois, Carl Axel Arrhenius, qui découvre le premier une terre rare dans une carrière près de Stockholm, en 1787. Mais il faudra attendre les années 1940 pour voir le développement de techniques d’extraction perfectionnées et la production de terres rares en grande quantité.


À quoi servent les terres rares ?

Ces métaux sont devenus indispensables car ils sont utilisés dans des fabrications de haute technologie. On retrouve ainsi des terres rares dans les batteries de voitures électriques et hybrides, dans les LED, les puces de smartphone, les écrans d’ordinateurs portables, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes… L’industrie de la défense a elle aussi recourt aux terres rares dans la fabrication de capteurs de radars et sonars ou de systèmes d’armes et de ciblage.


Un gisement unique en Chine

Des gisements peuvent également résulter de processus géologiques de surface. C’est le cas avec les gisements d’argiles ioniques du sud de la Chine. Ceux-ci sont issus de l’altération importante de granites enrichis en terres rares sous un climat tropical. Les argiles résiduelles concentrent des terres rares lourdes.

Leur exploitation de surface reste en grande partie artisanale et néanmoins intensive. Ces argiles représentent actuellement 99 % de l’offre mondiale en terres rares lourdes. Elles constituent aussi en Chine, les principaux sites d’extraction clandestins. Dans le pays, le marché noir compte pour près de 30 % de la production.


Mettre un terme au monopole chinois : États-Unis, Afrique…

Dans l’espoir d’atténuer le monopole chinois sur les terres rares, certains pays, comme les États-Unis, l’Australie ou l’Afrique du Sud et la Suède, se sont lancés dans des activités d’exploration des terres rares sur leur territoire. Cependant, la rentabilité de la production chinoise ne leur permet pas, pour l’heure, de s’imposer sur le marché. La promotion du recyclage pourrait changer les choses et des solutions innovantes sont à l’étude.


Quel est l’impact de l’exploitation des terres rares sur l’environnement ?

Lors de l’extraction et du raffinage des terres rares, des éléments toxiques sont rejetés dans l’environnement : des métaux lourds, de l’acide sulfurique, et même de l’uranium. En 1998, les Etats-Unis sont contraints de fermer la mine à ciel ouvert de Mountain Pass, en Californie, après que des milliers de litres d’eau radioactive aient été accidentellement déversés dans la nature. En Mongolie intérieure, la radioactivité mesurée dans les villages près de la mine de Baotou serait 32 fois supérieure à la normale (contre 14 fois à Tchernobyl).


Comment concilier exploitation des terres rares et respect de l’environnement ?

Recycler plutôt que produire, voilà ce que proposent de nombreux chercheurs pour faire face à l’accroissement de la demande en terres rares. Une solution serait donc de recycler les déchets électroniques pour en extraire les terres rares et les réutiliser.