LE SUCRE – LA SECONDE DROGUE LA PLUS ADDICTIVE ET DESTRUCTRICE AU MONDE


L’Addiction au Sucre. Une étude publiée par l’Association Américaine du Diabète estime que 20% de l’argent total dépensé par les services de santé aux Etats-Unis l’est pour les patients atteints de diabète, et que 60% de ces dépenses sont prises en charge par le gouvernement.

Ce n’est pas un problème spécifique aux Etats-Unis ; le diabète est un problème sanitaire mondial aux coûts exorbitants. La Fédération Internationale du Diabète estime que 366 millions de personnes sont atteintes de cette maladie dans le monde, et le montant des dépenses liées à cette maladie à 454 milliards de dollars. Ces coûts sont à peu près les mêmes que les frais de santé liés à la consommation abusive de drogue aux Etats-Unis. Les estimations sont les suivantes (en dollars, par an) : 181 milliards pour les drogues, 185 milliards pour l’alcool et 193 milliards pour le tabac, pour un total de 559 milliards par an.

Une des causes majeures du diabète, surtout celui de type 2 (diabète adulte) est la surconsommation de cette drogue alimentaire qu’est le sucre, surtout celui ajouté aux boissons à succès : sodas, jus de fruits. Une étude publiée dans le journal Diabetologia, qui a étudié les habitudes alimentaires de 28 500 personnes, a montré que boire un soda aux sucres ajoutés par jour (par exemple, une canette de 25 cl de Coca-Cola, soit 37 grammes de sucre) augmente le risque de diabète de type 2 de 22%. Les études montrent qu’à l’échelle mondiale, les boissons sucrées causent 180 000 morts par an. Un article publié dans le Journal Clinique de la Société Américaine de Néphrologie révèle de nouveaux dangers liés aux boissons sucrées : « Sodas et autres boissons et leur risque de calculs rénaux ». Un taux de sucre dans le sang trop élevé accroit les risques de démence. « Les taux de consommation de sucres ajoutés chez l’homme accroît le taux de mortalité chez les femmes et réduit la forme physique des hommes », ce qui signifie que la consommation de sucre à des doses habituelles peut être toxique pour l’homme, rapporte « Nature Communications ».

Dans un article d’opinion publié aux éditions Nature, Santé publique : la vérité toxique sur le sucre, des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco, ont avancé que le sucre devrait être une drogue règlementée au même titre que le tabac et l’alcool (alcool qui, ironiquement, n’est qu’une forme de sucre distillé). D’autres recherches ont montré que le sucre, cette drogue alimentaire, active le même circuit de récompense dans le cerveau que celui activé par les drogues traditionnelles telles que la morphine et l’héroïne.

Les tentatives de substitution du sucre dans les boissons et aliments sont immédiatement confrontées au problème de l’apparition d’amertume. L’amertume est l’un des goûts les plus sensibles, conséquence de l’évolution, car beaucoup de produits naturels amers sont toxiques. Le gène TAS2R38 (famille de protéines TAS2R) permet aux humains de détecter le gout amer. L’amertume d’un gramme de quinine hydrochloride dans deux litres d’eau à un niveau d’amertume de 1. La substance la plus amère, avec un index de 1000, est le benzoate de denatonium, qui est ajouté a des produits tels que l’antigel et l’alcool à 90 degrés pour éviter l’ingestion accidentelle.

LES ÉDULCORANTS ARTIFICIELS SONT AUSSI MAUVAIS POUR LA SANTÉ QUE LE SUCRE

Durant des décennies, l’industrie agro-alimentaire a tenté de développer un édulcorant artificiel afin de remplacer le sucre dans les sodas, jus de fruits et autres produits comestibles. Le sucre de table, ou cristallisé, aussi connu sous le nom de sucrose ou saccharose, est totalement bio ; sa formule est C12H22O11, un diholoside de glucose et de fructose (tous deux C6H12O6, le maltose ou sucre de malt est un diholoside de glucose).

Le sucrose, ainsi qu’un diholoside de la même famille, le tréhalose (à moitié aussi sucré que le sucre), s’hydrolyse dans l’estomac en fructose et glucose (un autre diholoside de la même famille est l’isomaltulose, à charge glycémique faible et qui est une source d’énergie plus stable que le sucrose). Tandis que le glucose est métabolisé par les cellules dans tout le corps, le fructose, lui, est métabolisé principalement dans le foie, et plusieurs recherches font le lien entre la consommation de fructose et la stéatose hépatique.

La consommation de quantités importantes de fructose, généralement issues du maïs (comme boire un soda ou un cocktail de jus de fruits, au sirop de maïs à forte teneur en fructose ou HFCS), amène le foie à convertir ce fructose en acides gras triglycérides, seulement utiles à nos ancêtres singes, il y a 10 millions d’années.

GOÛT SUCRÉ : DE LA LANGUE AU CERVEAU. © CEDUS

Des entreprises comme Coca-Cola et Pepsi (qui détiennent le tiers du marché mondial des boissons sans alcool) seraient tout aussi heureux de tirer tous leurs bénéfices de la vente de sodas et de jus sans sucres, plutôt que de gagner la majeure partie de leur argent en vendant des boissons à base de sucre (typiquement de fructose à base de maïs) favorisant le diabète (en 2013, les cinq plus hauts membres de la direction de Coca-Cola et de Pepsi ont gagné 104 millions de dollars à eux cinq, principalement pour avoir vendu des boissons faites de sucre).

Il n’y a pas de conspiration économique ici, plutôt un problème d’ingénierie biochimique extrêmement complexe : comment fabriquer un substitut chimique qui a exactement le goût du sucre, mais n’est pas du sucre ?

ÉDULCORANTS ARTIFICIELS ET PRISE DE POIDS

Les édulcorants artificiels sont utilisés pour éviter le diabète résultant d’une consommation de sucre, mais également pour éviter la prise de poids qui résulte d’une telle consommation. Ironie du sort, Susan Swithers de l’Université Purdue a avancé que dans certains cas, les édulcorants artificiels peuvent amener à une prise de poids car ils perturbent la capacité du cerveau et du corps à compter les calories, ce qui amène le consommateur à consommer plus de produits sucrés afin d’obtenir les calories et la dopamine que les édulcorants ne peuvent lui apporter.


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