GUERRE EN UKRAINE : QUELLES CONSÉQUENCES POUR L’AFRIQUE ?


Importateur de matières premières agricoles et énergétiques, le continent pourrait être fortement impacté économiquement si la crise avec la Russie perdure.

A l’approche du ramadan, la farine et la semoule s’arrachent sur les marchés du Maghreb où la flambée des prix alimentaires inquiète. « L’inflation, c’est le principal risque de la guerre en Ukraine. (…) Pour les pays africains importateurs nets de nourriture, il y aura une conséquence directe sur la sécurité alimentaire et sur les prix à la consommation », met en garde Aroni Chaudhuri, économiste chez Coface. La situation est particulièrement alarmante pour le blé, trente-deux pays important plus de 90 % de leur consommation.

Beaucoup sont également très dépendants des importations de pétrole raffiné, dont le cours a explosé. Certains pays producteurs d’hydrocarbures pourront profiter d’un effet d’aubaine, mais il s’annonce limité. « Quand un pays n’a pas la capacité de produire du carburant, il doit en importer. Par exemple, 18 % des importations du Nigeria sont du pétrole raffiné, alors que c’est le premier producteur de pétrole du continent », précise l’économiste.

Outre ces questions économiques, l’Afrique risque de se trouver de plus en plus prise dans la guerre d’influence qui oppose Moscou aux Etats occidentaux. Depuis quelques années, la Russie s’est repositionnée sur le continent, notamment à travers des partenariats militaires. « Un rideau de fer puissance dix s’élève entre l’Europe et la Russie, estime Arnaud Kalika, qui dirige un séminaire sur la Russie au Conservatoire national des arts et métiers. Et l’Afrique devient une case extrêmement importante de l’échiquier mondial. »