DÉCOUVERTE DE GIRAFES NAINES EN OUGANDA ET EN NAMIBIE


Mesurant environ 4-5 mètres, les girafes sont de loin les plus grands mammifères sur Terre. La surprenante découverte du nanisme chez cette espèce a surpris les scientifiques et les environnementalistes.

Dans une étude publiée fin décembre par la Giraffe Conservation Foundation (GCF), deux girafes naines ont été observées dans des populations distinctes en Ouganda et en Namibie.

Le nanisme ou dysplasie squelettique (ou encore Ostéochondrodysplasie) est décrit par la médecine comme un ensemble de problèmes génétiques, osseux et neurologiques qui provoquent une croissance osseuse anormale. Il en résulte souvent un retard de croissance. Elle est souvent observée chez les humains et les animaux domestiques tels que les vaches, les porcs et les chiens. Cependant, ce n’est que récemment que les scientifiques ont découvert le nanisme chez les girafes.

La Giraffa camelopardalis est le plus grand mammifère, mesurant de 6 à 10 mètres. Même la plus petite girafe est deux fois plus grande que des joueurs de basket-ball professionnels. L’herbivore pèse environ 793 à 1 270 kilogrammes, ce qui rend la découverte des girafes naines encore plus surprenante.

Selon Michael Brown, un écologiste de l’équipe de la Giraffe Conservation Foundation : La première réaction fut l’incrédulité.

Dans une étude publiée fin décembre (lien plus bas), l’équipe a découvert les spécimens dans le parc national Murchison Falls en Ouganda, en 2015.

La girafe naine ne mesurait que 2,8 mètres de haut. Surnommée Gimli, son cou était naturellement long, mais ses pattes ne l’étaient pas. On pourrait croire que le cou de la girafe a été placé sur le corps d’un cheval. “Gimli” a été nommé en l’honneur du Seigneur des Anneaux de J.R.R Tolkien qui représentait la diversité génétique.

Environ 3 ans plus tard, une girafe angolaise de 2,5 mètres de haut, surnommée Nigel, a été trouvée dans une ferme privée namibienne. Après une analyse et des recherches approfondies, l’équipe a conclu qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule explication à cet étrange phénomène : le nanisme.


A partir de l’étude : (a) Une jeune girafe mâle typique dans le parc national de Murchison Falls, en Ouganda. (b) Un mâle adulte présentant un syndrome de dysplasie squelettique dans le parc national de Murchison Falls, en Ouganda. (c) Un mâle adulte présentant un syndrome de dysplasie squelettique dans une ferme privée en Namibie. (Michael Butler Brown et Emma Wells/ BMC Research Notes)

Grâce à une analyse numérique, l’équipe a découvert que Gimli et Nigel avaient tous deux des jambes, des radius et des os métacarpiens plus courts que les mâles du même âge dans la population.

Les cas d’animaux sauvages présentant ce type de dysplasies squelettiques sont extraordinairement rares.

L’étude publiée note que dans les années 1980, en raison des troubles civils et du braconnage de la viande de brousse, la population de girafes d’Ouganda a connu un important ralentissement. Dans toute l’Afrique, la population de girafes a connu un déclin drastique au cours des 30 dernières années, ce qui a conduit à une menace d’extinction.

Les efforts de surveillance et de conservation de la population déployés par le GCF et ses partenaires dans toute l’Afrique fournissent des informations vitales pour assurer la survie de l’espèce.

Aujourd’hui, les chercheurs ne sont pas sûrs des effets de cette maladie sur la survie des girafes, notamment en termes de reproduction.

La Giraffe Conservation Foundation continue de surveiller et d’observer les deux mâles afin de déceler toute variation comportementale et sociale.