QUELLE QUANTITÉ DE SUCRE SE CACHE DANS CE QUE VOUS MANGEZ ?


« Pourquoi rajoutez-vous des sucres dans des produits qui n’en ont pas besoin? » La question, posée aux industriels de l’agroalimentaire, fait suite à l’analyse de 192 aliments réalisée par l’Institut national de la consommation (France). Les résultats, publiés par le magazine 60 millions de consommateurs, montrent que le sucre est omniprésent dans les aliments issus de l’industrie: tant dans les produits sucrés … que salés.

Des quantités insoupçonnées de sucres sont présentes dans des aliments sucrés, mais aussi salés, révèle une étude.

Les quantités de sucre relevées dans les 192 produits étudiés ne sont pas anodines: une portion de pizza ou un yaourt aux fruits peuvent ainsi contenir jusqu’à l’équivalent de trois morceaux de sucre, tandis que certains jus de fruits (notamment les nectars de fruits) sont aussi sucrés que les sodas, avec plus de 4 morceaux de sucre par verre.

Des sucres sont également ajoutés dans la plupart des charcuteries industrielles, pour limiter le développement microbien et atténuer l’acidité du produit. D’autres servent à donner de la texture et de la consistance – comme c’est le cas des sucres utilisés dans les mayonnaises ou les sauces crudités- de la croustillance, à colorer ou à atténuer des saveurs acides. Carottes râpées, céleri rémoulade, pizzas et mayonnaises contiennent ainsi tous des sucres, parfois en quantités importantes.

LES DIABÉTIQUES EN DIFFICULTÉ

Ceux-ci se cachent d’ailleurs sous des noms souvent méconnus du public. Il y a le sucre blanc, celui que l’on saupoudre sur les fraises (appelé «saccharose»), mais aussi le lactose (sucre du lait), le fructose (sucre des fruits), le maltose, le dextrose ou encore le sirop de glucose-fructose.

« Autant d’appellations qui permettent aux fabricants d’ajouter des sucres, au nom des contraintes technologiques ou organoleptiques, sans que le consommateur en soit conscient », souligne 60 millions de consommateurs. Résultat: le consommateur n’a aucune idée de la quantité de sucres qu’il ingère au quotidien. Une situation d’autant plus délicate pour les diabétiques, pour qui la maîtrise de la consommation de sucre est un élément primordial dans la gestion de la maladie. La Fédération Internationale du Diabète estime que 366 millions de personnes sont atteintes de cette maladie dans le monde, et le montant des dépenses liées à cette maladie à 454 milliards de dollars. Ces coûts sont à peu près les mêmes que les frais de santé liés à la consommation abusive de drogue aux Etats-Unis en 2004.

Les sucres ajoutés sont directement mis en cause dans le surpoids, et indirectement dans la survenue du diabète et de maladies cardiovasculaires