7 ANOMALIES CLIMATIQUES IMPRESSIONNANTES QUI SURPRENNENT LES SCIENTIFIQUES DEPUIS LE DÉBUT DE 2023


En seulement 3 mois, la météo de 2023 a plus que jamais fait l’actualité. Que ce soit en Europe, aux États-Unis, en Afrique, en Nouvelle-Zélande, ou dans les océans, nombreux sont les phénomènes météo qui interrogent les scientifiques.

Après une année 2022 marquée par des records de chaleur sur tous les continents et des phénomènes météo extrêmes accentués par le réchauffement climatique, 2023 semble avoir franchi un nouveau cap en ce qui concerne les anomalies climatiques.

1. Freddy, jamais un cyclone n’avait vécu aussi longtemps !

Freddy s’est formé le 5 février et s’est définitivement éteint le 15 mars, après plusieurs affaiblissements, reformations et ré-intensifications qui ont impacté Madagascar, le Malawi et le Mozambique. Il totalise donc 36 jours de vie, et bat ainsi le cyclone John qui avait passé 31 jours dans l’océan pacifique en 1994. C’est également le cyclone le plus puissant mesuré selon l’indice ACE (Accumulated Cyclone Energy), avec de plus une trajectoire inhabituelle d’est en ouest à travers tout l’océan indien, avant un demi-tour.

2. La succession incroyables de rivières atmosphériques en Californie

La Californie a fait face à un hiver historique en termes de cumuls de neige depuis le début de la saison, en lien avec le passage d’une quinzaine de rivières atmosphériques depuis décembre. En plus des pluies diluviennes qui ont inondé les villes, l’accumulation de neige sur la station de ski Mammoth a atteint 17 mètres à 2 000 mètres d’altitude ! Celle-ci restera ouverte aux skieurs jusqu’en juillet. Les habitations sont littéralement ensevelies sous un manteau blanc, et plongées dans le noir. Une telle succession de perturbations est très inhabituelle lors d’une année marquée par le phénomène climatique La Niña, plus connu pour aggraver la sécheresse.

3. Un hiver anormalement sec en France et sur une partie de l’Europe

Après un été chaud et historiquement sec, la France comptait sur les pluies de l’hiver 2022-2023 pour recharger ses stocks en eau. Le déficit de pluie a atteint -3 % en janvier, et s’est nettement aggravé en février avec -74 %. Le mois de février a été anormalement sec en France, et certaines villes n’ont pas connu une seule goutte de pluie. Des records datant de plus de 60 ans ont notamment été battus en région parisienne. En cause, des situations de blocage météo interminables avec la présence d’un anticyclone puissant et récurrent. La pluie est revenue en force au cours du mois de mars, sauf en Méditerranée. La sécheresse de surface s’est atténuée sur la plupart des régions, mais ces précipitations restent insuffisantes pour recharger les nappes phréatiques.

En Europe du sud, la sécheresse n’a pas connu de réelle amélioration : l’Espagne, le Portugal et l’Italie restent fortement concernés. Parmi les images  les plus insolites de l’hiver, celle des canaux de Venise à sec après une météo atypique et des marées exceptionnelles. Une multitude de facteurs a provoqué cette vision inhabituelle : tout d’abord, la persistance d’un anticyclone et d’un temps sec, et donc de hautes-pressions ont comprimer la mer et fait baisser son niveau, mais aussi le mécanisme des marées.  

4. Des inondations catastrophiques en Nouvelle-Zélande

La ville d’Auckland a subi des inondations historiques fin janvier 2023 après des pluies diluviennes survenues. À Auckland, 241 mm de pluie sont tombés en 24 heures, un cumul qui bat de très loin le précédent record de précipitations de 161,8 mm. La ville a reçu l’équivalent de plus de 8 fois du volume d’eau qu’elle reçoit habituellement en janvier. Tout comme la Californie cet hiver, la Nouvelle-Zélande a été balayée par une rivière atmosphérique qui a déversé des torrents de précipitations. L’intensité de ce phénomène météo a probablement été décuplée par le réchauffement des mers et des océans, un large anticyclone présent à proximité a freiné son avancement : en plus d’être très intenses, les pluies ont eu beaucoup plus de temps pour tomber. 

5. Une sécheresse sans précédent en Afrique

La Corne de l’Afrique subit actuellement sa plus longue et plus intense sécheresse jamais enregistrée. Des pays comme l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie sont confrontés à leur sixième saison des pluies… sans quasiment aucune pluie ! Les prévisions saisonnières n’entrevoient aucune amélioration jusqu’en mai, mois qui marque la fin de la saison des pluies, avant la sécheresse habituelle de l’été. La diminution des ressources en eau provoque non seulement des décès et des malades, mais aussi des conflits et de nombreux réfugiés climatiques. L’ONU estime à 3,3 millions de personnes le nombre d’africains nécessitant une aide urgente et immédiate en raison du manque d’eau.  

6. Un ressenti record de -78 °C aux États-Unis !

Un double phénomène exceptionnel s’est produit aux États-Unis début février : la tropopause s’est abaissée à une altitude extrêmement basse et une température ressentie hallucinante de -78 °C a été enregistrée dans le New Hampshire. Jamais la sensation de froid n’avait été aussi extrême aux États-Unis depuis les premiers calculs de températures ressenties. Cette valeur historique a été calculée à partir de la température relevée, -43 °C, et du vent qui soufflait en rafales à plus de 200 km/h sur l’observatoire du mont situé à 1 900 mètres d’altitude. Exactement comme fin décembre 2022, mais de manière plus localisée, le vortex polaire s’est affaibli et a subi un décrochage vers l’est du Canada et le nord-est des États-Unis. Événement particulièrement rare, la tropopause s’est abaissée à 1 900 mètres sur la zone au ressenti record du New Hampshire : c’est justement ce phénomène qui a engendré les rafales surpuissantes enregistrées, il s’agit tout simplement des vents de la stratosphère ! Un abaissement à moins de 2 000 mètres est extrêmement rare.

7. Plusieurs medicanes en début d’année

Plusieurs ouragans méditerranéens, des médicanes, se sont formés depuis janvier, dont un à proximité de la Corse début mars. Vu du satellite, ce phénomène ressemble parfaitement aux ouragans qui circulent dans l’Atlantique, avec un enroulement impressionnant et même un œil en son centre. Contrairement aux véritable ouragans, la température de l’eau (de 14 °C sur la zone actuellement) ne joue pas un rôle majeur dans sa formation. L’air froid présent en altitude ces jours-ci s’est confronté à la dépression et a joué un rôle important dans son renforcement. Le medicane de début mars a donné lieu à des vents modérés, mais à de fortes précipitations sur l’est de la Corse, entre autres. La majorité des medicanes se forment entre septembre et novembre, et beaucoup plus rarement en hiver et au printemps, comme cela a été le cas en 2023.