L’EAU, UNE DENRÉE DE PLUS EN PLUS RARE QU’IL FAUT PRÉSERVER


Le 22 mars et depuis 1993, nous fêtons la journée internationale de l’eau, source de toute vie sur Terre. Cette journée a pour but de sensibiliser à l’importance de préserver l’eau dont nous disposons. Selon les Nations Unies, à l’instigation de cette journée spéciale, 2,2 milliards de personnes vivent sans accès à de l’eau salubre.

Le manque voire même l’absence d’eau potable dans certaines régions du monde, la multiplication des sécheresses et des inondations… Des problèmes qui affectent déjà des centaines de millions de personnes dans le monde et particulièrement en Afrique. Or, les prévisions pour les années à venir ne sont pas rassurantes. Si certains semblent décidés à inverser cette tendance, l’Onu a déjà alerté sur un risque « imminent » de crise mondiale.

Selon des experts climat de l’Onu, « environ la moitié de la population mondiale » subit de graves pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année.Ceci alors que l’utilisation de l’eau a augmenté environ de 1% par an dans le monde ces 40 dernières années.

Un problème au quotidien

Le rapport de l’Onu sur le sujet fait état d’environ 10% de la population mondiale vivant dans un pays où le stress hydrique, c’est à dire le rapport entre l’utilisation de l’eau et sa disponibilité, atteint un niveau élevé ou critique, ce qui limite donc « considérablement » la disponibilité de l’eau pour les besoins des personnes.

Pour certains comme Khadiata Ngoum Diallo, vendeuse à Tivaouane Peulh Niaga au Sénégal, l’accès à l’eau potable est une préoccupation au quotidien. ‘’On se lève tôt le matin pour chercher de l’eau. Il n’y en a pas dans les puits. Au niveau des pompes, la bassine coûte 25 francs CFA et il y a du monde dans les rangs pour en avoir » explique-t-elle.

Même son de cloche en Côte d’Ivoire où les femmes se plaignent du manque d’eau.

« Nous avons un problème d’eau ici. Nous n’avons plus d’eau dans la maison depuis plus d’un an. Chaque jour, nous devons venir ici chercher de l’eau. Nous en avons marre » explique une habitante de la capitale Abidjan.

« Nous devons avoir des toilettes propres et la maison doit être propre, des assiettes propres… et pour cela nous avons besoin d’eau. Si ce n’est pas propre, les enfants respirent les odeurs, la crasse et ça peut les rendre malades » s’inquiète une autre.Selon l’Onu, une personne sur quatre – soit deux milliards de personnes dans le monde – manque d’eau potable et 1,4 million de personnes meurent chaque année de maladies liées au manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

Des solutions et recommandations

A l’origine de la rareté de l’eau il y a le gaspillage, une exploitation parfois excessive des nappes phréatiques mais également le changement climatique.

Le réchauffement accentue par exemple les sécheresses. Une situation qui pousse certains à trouver des solutions ingénieuses. C’est le cas au Maroc.

Pour surmonter la pénurie d’eau, les agriculteurs de Goulmima, un petit village oasis situé dans la région de Draa Tafilalet, dans le sud-est du pays, utilisent une technique d’irrigation vieille de 2.000 ans.

Il s’agit d’un système de canalisations qui permet de drainer les eaux souterraines et de les amener aux agriculteurs dans les champs.

 » La khettara est importante parce que c’est un système qui amène de l’eau depuis la montagne jusqu’à l’oasis. Grâce aux pluies qui arrivent deux fois, trois fois par an, la khettara retient cette eau pendant une longue période et l’eau qui est captée est drainée et arrive directement sur le terrain” précise Mohamed Saad le coordinateur du projet ANDZOA.

Il s’agit là d’une solution parmi tant d’autres car il y a plusieurs possibilités pour préserver les réserves d’eau.

« Il faudrait lutter contre les pertes (…), mieux gérer le problème des eaux usées (…). Il faudrait intégrer aussi les besoins de l’environnement dans notre planification » explique Annabelle Houdret, chercheuse senior au German Institute of Development and Sustainability (IDOS) qui compte parmi les principaux instituts de recherche et think tanks au monde sur les questions de développement durable.

Selon Annabelle Houdret, tous les acteurs du secteur doivent être impliqués davantage pour répondre efficacement au défi de l’accès à l’eau.