POURQUOI SE GRATTE-T-ON ?


Les causes de démangeaison – le prurit pour les médecins – sont multiples. Et des mécanismes ont récemment été mis en lumière par les chercheurs.

La réponse est évidente : parce que la peau nous démange ! Piqûre d’insecte, de végétaux, allergie, maladie de peau… Les causes de démangeaison – le prurit pour les médecins – sont multiples. Mais si, pendant longtemps, seule l’histamine, un facteur irritant libéré à la surface de la peau, a été incriminée dans le processus, d’autres mécanismes ont récemment été mis en lumière.

Une libération de sérotonine

En 2014, des chercheurs américains du Centre d’étude de la démangeaison de l’Université de Washington (États-Unis) ont démontré l’existence d’un cercle vicieux entre prurit et douleur. Publié dans la revue Neuron, leur travail a, pour la première fois, mis en évidence que l’action de se gratter provoquait au niveau cérébral une libération de sérotonine, un neuromédiateur jusqu’alors connu dans le contrôle de la douleur. Or, en activant certains neurones par certains récepteurs, la sérotonine intensifie la démangeaison. Celle-ci, lorsque la personne se gratte, est remplacée par une très légère douleur, presque agréable. D’où la poursuite du geste.

Une pommade efficace

En 2016, des chercheurs de l’Université Duke (États-Unis) sont allés plus loin. Ils ont identifié chez la souris une protéine responsable de l’envie de se gratter. Elle possède la particularité d’activer une autre protéine elle aussi impliquée dans le prurit. Ces chercheurs ont même réussi à mettre au point une pommade bloquant les deux protéines. Elle s’avère efficace chez la souris. Reste à attendre les résultats des tests chez l’humain.