L’eau va devenir plus rare encore sur plus de 80 % des terres cultivées d’ici 2050


Le réchauffement climatique et ses conséquences, ça ne nous concerne pas. En êtes-vous si sûr ? Parce que des chercheurs nous préviennent aujourd’hui. Si rien ne change, les terres cultivées du monde entier vont de plus en plus manquer d’eau. D’ici 2050. Et 2050… c’est demain ! Heureusement, ces mêmes chercheurs nous proposent aussi des solutions.

Avec le changement climatique, nous devons nous attendre à ce que quelque 84 % des terres cultivées dans le monde manquent de plus en plus d’eau d’ici 2050. Pire, 60 % d’entre elles devraient connaître des situations de pénurie.

Rappelons que, depuis cent ans, la demande mondiale en eau a augmenté deux fois plus vite que la population humaine. Et c’est pour la production agricole que nous consommons le plus d’eau. De l’eau qui tombe littéralement du ciel sous forme de précipitations. Celle que les scientifiques appellent l’eau verte. Mais aussi celle qui est puisée dans les rivières, les lacs et les nappes phréatiques que l’on nomme l’eau bleue.

Or les chercheurs de l’Académie des sciences de Chine ont examiné les besoins en eau pour l’agriculture, les besoins actuels et futurs. Ils sont ensuite parvenus à prévoir si, dans le contexte de réchauffement climatique, les niveaux d’eau disponibles seront suffisants pour répondre à ces besoins. Et leur réponse est globalement : non !

Des solutions pour amener de l’eau sur les terres agricoles

Jusqu’alors, la plupart des études s’étaient concentrées uniquement sur les ressources en eau bleue. Celle-ci tient également compte des problématiques liées à l’eau verte. L’eau verte, c’est plus précisément la portion d’eau de pluie disponible pour les plantes dans le sol. Cette disponibilité dépend bien sûr des précipitations. Elle dépend aussi de la quantité d’eau perdue en raison du ruissellement et de l’évaporation, des pratiques agricoles, de la végétation, du type de sol et de la pente du terrain. Ainsi avec l’augmentation des températures et les changements attendus dans les régimes de précipitations, le tout ajouté à l’intensification des pratiques agricoles, la disponibilité en eau verte va changer. Les chercheurs estiment que ces changements de disponibilité en eau verte devraient impacter environ 16 % des terres cultivées dans le monde.

Ce que les chercheurs espèrent surtout, c’est que leurs travaux aideront les pays à mieux évaluer la menace qui plane sur eux et à élaborer des stratégies qui leur permettraient de limiter l’impact des sécheresses à venir. Car de telles stratégies existent.

Les chercheurs évoquent le paillage qui peut réduire l’évaporation du sol. Ou encore l’agriculture sans labour qui encourage l’eau à s’infiltrer dans le sol. Ou même l’ajustement du moment des semis pour mieux aligner la croissance des cultures sur l’évolution des précipitations. Ils envisagent aussi une agriculture de contour qui consiste à labourer le sol sur des terres en pente selon des rangs de même élévation, pour empêcher le ruissellement, mais également l’érosion des sols. Le tout sans oublier le gain procuré par l’amélioration des infrastructures ou de l’efficacité des systèmes d’irrigation.