LES EFFETS INATTENDUS QU’AURA LA GRANDE MURAILLE VERTE DU SAHEL


La Grande muraille verte, c’est un projet ambitieux dans une région secouée. Celui de planter, dans le Sahel, des millions d’arbres pour lutter contre la désertification et ses effets néfastes sur les populations. Mais des chercheurs rappellent aujourd’hui, simulations à l’appui, que les impacts d’un tel projet de géoingénierie pourraient être bien plus profonds. Et pas toujours positifs.

La Grande muraille de Chine. Tout le monde la connait. Mais la Grande muraille verte. Vous en avez entendu parler ? C’est ainsi qu’a été baptisé un projet lancé en 2007. L’idée : planter des millions d’arbres d’ici 2030 dans la zone semi-aride du nord du Sahel, sur une bande de terre de 8.000 kilomètres de long. Avec pour objectif le verdissement de la région et la restauration des terres pour empêcher le Sahara de s’étendre vers le sud. Pour l’heure, le projet n’est achevé qu’à environ 15 %. Mais 20 milliards de dollars ont récemment été promis au niveau international pour le faire progresser.

Stocker du carbone, restaurer la biodiversité et apporter des avantages socioéconomiques aux populations de cette partie de l’Afrique sont parmi les effets collatéraux positifs attendus de cette Grande muraille verte. Mais comme tous les projets de géoingénierie climatique, il pourrait aussi avoir quelques effets négatifs, dans la région ou au-delà. Des impacts négatifs possibles qui n’ont, pour l’heure, pas suffisamment été étudiés, estiment des chercheurs de l’université du Québec (Canada).

Ils ont, pour remédier à cela, travaillé sur des simulations informatiques à haute résolution. Celles-ci suggèrent que les effets de la Grande muraille verte sur le climat local, régional et mondial pourraient être plus profonds que ceux qui avaient été envisagés jusqu’alors. Ainsi dans un contexte de réchauffement climatique anthropique fort, les travaux des chercheurs montrent une réduction plutôt bienvenue de 1,5 °C des températures estivales moyennes dans la majeure partie du Sahel. Mais les régions déjà les plus chaudes devraient le devenir encore plus. Avec des températures moyennes augmentant, elles, de 1,5 °C.