PLUS DE FEMMES INGÉNIEURS DANS CERTAINS PAYS AFRICAINS QU’EN OCCIDENT


Le Bénin et l’Algérie ont plus de femmes travaillant dans ces disciplines que la Suisse et les Etats-Unis, selon un rapport prévu pour avril, dont l’Unesco publie le chapitre genre à l’occasion de la Journée internationale des femmes et filles de science le 11 février.

Le Bénin peut s’enorgueillir d’une proportion de 54,5% d’ingénieures et de 55,1% de femmes dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), et l’Algérie de 48,5% d’ingénieures et de 48,9% de femmes dans les TIC, quand la Suisse plafonne respectivement à 16% et 9,9%, les États-Unis à 20,4% et 23,6%, les Pays-Bas à 23,1% et 14,5%, entre autres pays occidentaux dépassés par plusieurs Etats dans le monde.

Les plus fortes représentations de femmes parmi les diplômés en ingénierie se trouvent notamment dans les États arabes, tels que l’Algérie mais aussi le Maroc (42,2%), Oman (43,2%), la Syrie (43,9%) et la Tunisie (44,2%), ainsi qu’en Amérique Latine – 41,7% à Cuba, 47,5% au Pérou et 45,9% en Uruguay.

« Bon nombre des pays où les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à obtenir un diplôme dans les TIC et d’autres disciplines des STIM (sciences, technologie, ingéniérie, mathématiques) ont une population majoritairement musulmane », relève le rapport qui cite le centre spatial Mohammed ben Rachid, aux Émirats Arabes Unis, où « quatre employés sur dix sont des femmes » dont la chercheuse principale, Sarah al-Amiri, responsable adjointe du projet qui a permis le lancement de la sonde Hope vers l’orbite martienne le 14 juillet 2020, depuis un site de lancement au Japon.

La proportion de femmes parmi les diplômés en ingénierie est inférieure à la moyenne mondiale dans de nombreux États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, comme l’Australie (23,2%), le Canada (19,7%), le Chili (17,7%), la Corée du Sud (20,1%), la France (26,1%) et le Japon (14,0%).

Sous-représentées au plan mondial, les femmes représentent 28% des diplômés en ingénierie, 40% des diplômés en informatique et 22% des professionnels de l’intelligence artificielle.

Le rapport évoque les plafonds de verre, les préjugés de genre et entraves aux parcours des femmes, qui bénéficient souvent de bourses de recherches inférieures, et dont les startup sont généralement peu soutenues par les investisseurs.

« Aujourd’hui encore, les femmes et les filles sont tenues à l’écart des domaines liés à la science, du fait de leur genre », a souligné la directrice de l’Unesco, Audrey Azoulay, rappelant qu’elles doivent participer au progrès scientifiques.