LE COMPOSTAGE DES DÉCHETS HUMAINS EN HAÏTI POUR AMÉLIORER LES ÉCOSYSTÈMES LOCAUX


Quatre milliards et demi de personnes dans le monde n’ont pas accès à un bon assainissement. Cependant, les méthodes auxquelles ils ont généralement accès, comme les latrines à fosse et les lagunes, sont responsables de maladies généralisées et d’une partie des gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique.

L’ONG haïtienne Sustainable Organic Integrated Livelihoods Haiti, une organisation à but non lucratif qui conçoit, teste et met en œuvre des solutions durables et rentables pour faire face à la crise de l’assainissement dans le pays a cherché des solutions pour améliorer l’assainissement en Haïti. En partenariat avec des universités américaines, l’ONG montre comment la fermeture du cycle des déchets humains, c’est-à-dire le compostage hors site des déchets humains, comme les matières fécales par exemple, est une solution d’assainissement à cycle complet qui augmente la sécurité, la durabilité et les emplois en permettant le renouvellement des écosystèmes et l’accès aux populations à un système d’assainissement propre.


Culture du maïs, cette semaine, en périphérie de la capitale. Le gouvernement haïtien s’est récemment fait taper sur les doigts pour sa gestion de la question agricole. Photo: Agence France-Presse (photo) Thony Belizaire

Leur étude a examiné la quantité de méthane, d’oxyde nitreux et de dioxyde de carbone émis lors du compostage thermophile des déchets humains. Ils ont déterminé les facteurs d’émission de gaz à effet de serre, à savoir la quantité de matière source qui s’échappe dans l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre pendant le processus de compostage, et ont constaté que le compostage a une empreinte de gaz à effet de serre beaucoup plus petite que toute autre technologie autre que les égouts, le dispositif le plus largement utilisée aujourd’hui.

Ainsi, le compost issu des matières fécales devient lui-même un puits de carbone et l’ONG montre également que l’épandage de ce compost sur les prairies aide les plantes à éliminer le dioxyde de carbone de l’atmosphère et augmente la rétention d’eau, et c’est une ressource incroyable pour restaurer les sols appauvris.


 

Par Mathilde Aupetit — © www.mediaterre.org