BURKINA FASO : LES FEMMES FABRIQUENT DES CUISINIÈRES SPÉCIALES POUR PRÉSERVER LES FORÊTS

Burkina Faso, la déforestation est un enjeu majeur puisque 80% des besoins énergétiques nationaux sont alimentés par le bois de chauffage. Un projet des Fonds Livelihoods vise à aider les populations rurales à s’adapter à la désertification et au changement climatique en adoptant des cuisinières écologiques en trois pierres qu’elles fabriqueront elles-mêmes.

Récemment, nous avons parlé d’un projet de cuisinière propre au Pérou. La différence avec celle-ci est qu’il n’y a pas de coûts pour la production ou la livraison des fours, car ils seront faits par les femmes de la région elles-mêmes.

Le «Banco» est fabriqué à partir d’ingrédients locaux peu coûteux: fumier, paille, eau et argile (ou termitière). Ces poêles réduiront jusqu’à 60% la consommation de bois par rapport aux fours traditionnels à 3 pierres.

Cela  aidera à apaiser la déforestation et apportera finalement des avantages aux femmes ; moins de temps à ramasser du bois de chauffage, moins de risques pour la santé grâce à moins d’exposition à la fumée, etc.

Livelihoods équipera 30 000 foyers de fours améliorés (un minimum de deux cuisinières par famille) avec l’aide de l’ONG locale Tiipaalga. Le projet Livelihoods-Tiipaalga couvrira 9 communes et 222 villages dans les provinces de Bam et Loroum dans le nord du pays. Le projet estimé à 1,7 M d’Euros, qui sera réalisé sur 10 ans, a débuté il y a deux ans. Les coûts de ce projet vont donc entièrement vers l’enseignement aux femmes locales comme comment fabriquer leurs propres cuisinières ménagères respectueuses de l’environnement.

Le projet sera soutenu par un réseau étendu de plus de 2 000 femmes leaders dans les villages qui supervisent les séances de formation. Ces moniteurs endogènes, qui travaillent sur une base volontaire, sont nommés par les villageois eux-mêmes. Ils sont chargés d’organiser des sessions de formation pour des groupes de 10 à 15 femmes dans leurs villages respectifs. Après les séances de formation, un contact continu sera gardé dans chaque village après la période de mobilisation initiale et les campagnes de formation qui sont renouvelées tous les 4 ans dans chaque village.

L’impact social de ce projet dépasse les indicateurs mesurables. En mettant les femmes au centre du projet avec un véritable transfert de savoir-faire, le nouveau projet de Livelihoods contribuera à l’amélioration de la position des femmes locales dans les villages. On s’attend qu’après quelques années, les femmes deviennent suffisamment bonnes à la technique de « banco » qu’elles n’auront pas besoin d’aide pour réparer leurs poêles ou en construire de nouvelles.

En outre, avec le soutien de Tiipaalga, ce projet permettra également de promouvoir les économies locales dans les villages par le lancement d’un fonds de microcrédit autogéré (50 € pour 6 mois éligibles aux 2, 000 femmes leaders qui les aideront à lancer des activités génératrices de recettes supplémentaires comme l’engraissement des moutons).

Enfin, ce projet contribuera à accroître la diversification des aliments grâce à des pratiques de régénération naturelle assistée par l’homme. Dans une région où la malnutrition affecte 20% de la population selon l’UNICEF, les arbres sont une source importante de nourriture (fruits, noix, miel, etc.) et offrent une source de revenus complémentaires ainsi que du fourrage pour le bétail.

Ce projet sera enregistré en tant que projet Gold Standard Carbon pour reconnaître l’efficacité de la séquestration du carbone et son impact social et environnemental important. Il générera 689 000 tonnes de crédits carbone et sauvera 40 000 tonnes de bois à sa finalisation !